top of page

Série : Entre le bruit et le silence PARTIE 1 — Quand le bruit prend toute la place

Quand le silence devient un espace


Le silence dont je parle n’est pas absence de sons, mais absence de tout ce qui encombre la conscience — le vacarme des attentes, des comparaisons, des jugements.
C’est un silence intérieur, fragile et mouvant, qu’on ne trouve pas en coupant tout bruit, mais en se retirant un instant du tumulte.



Je peux écouter de la musique, un livre audio, ou simplement le vent dehors — peu importe.
Ce silence-là ne dépend pas de l’environnement, mais de l’intention : celle de créer à partir d’un lieu sincère et authentique,
sans chercher à répondre à une norme ni à plaire.
C’est une écoute active : écouter ce qui monte, même si c’est flou, vulnérable ou inconfortable.



Créer, pour moi, c’est revenir à cet endroit —
là où le bruit extérieur se tait juste assez pour laisser émerger une présence plus juste.


Section d'une de mes peintures à l'huile, il y a deux renards argentés, elle m'évoque toujours l'introspection et la profondeur. J'y ai ajouté avec un filtre une ombre, je trouve que ça ajoute à l'ambiance désirée ici.
Section d'une de mes peintures à l'huile, il y a deux renards argentés, elle m'évoque toujours l'introspection et la profondeur. J'y ai ajouté avec un filtre une ombre, je trouve que ça ajoute à l'ambiance désirée ici.

PARTIE 1 — Quand le bruit prend toute la place


Le besoin d’espace


Créer ne se résume pas à maîtriser une technique ni à choisir un sujet.

C’est aussi — et peut-être surtout — apprendre à s’écouter.

Ou plutôt, à se comprendre.


À un moment, c’est devenu essentiel pour moi de trouver un espace où ce silence pouvait exister.Un espace pour respirer, observer, sentir.

Pour que quelque chose puisse émerger sans être aussitôt commenté, comparé ou justifié.

Et pour cela, j’ai eu besoin d’une distance — physique et mentale.

La solitude s’est imposée comme le seul lieu où je pouvais me retrouver entière.


Ce lieu m’offre la sécurité nécessaire pour que les vraies choses surgissent —celles qui ne cherchent pas à plaire, mais à dire.


Le bruit


Le bruit, c’est d’abord celui des critiques, des comparaisons, des injonctions à mieux faire, à produire plus.

Mais surtout, c’est la voix intérieure qui s’en empare : celle du juge, du critique, du perfectionniste.


Cette voix interprète, amplifie, déforme.

Elle veut plaire, être reconnue, validée.

Elle est prête à trahir mes valeurs pour correspondre aux attentes des autres.

Elle me pousse à faire plutôt qu’à sentir,

à performer plutôt qu’à explorer.


Elle donne l’illusion d’un contrôle rassurant : la bonne idée, la bonne lumière, le bon geste.

Mais sous cette maîtrise se cache une peur :celle d’être vue trop vraie, trop vulnérable.


Alors on ajuste. On polit. On efface ce qui dérange.

Et peu à peu, on s’éloigne de ce qui brûlait au départ.


Le silence


Puis vient le silence.

Celui que je fuis parfois, mais qui finit toujours par me rattraper —

parce qu’il est essentiel pour me recentrer.


Au début, il me désarme.

Il semble vide, inconfortable.

Mais si je reste un peu, quelque chose se dégage.

Le silence devient un espace où mes goûts, mes intuitions, mes inspirations remontent tranquillement à la surface.


Ce n’est pas toujours clair.

Parfois, c’est juste une sensation, une couleur, une envie ténue.

Mais c’est là que je retrouve le fil.

Le mien.


L’inconfort comme passage


La solitude, par définition, m’éloigne des autres.

Je croyais qu’elle me protégerait de la douleur, de l’inconfort.

Aujourd’hui, je comprends qu’elle m’y prépare.


Elle m’aide à accueillir toutes les couleurs de mon vécu :

la colère, la peine, la peur, la joie aussi.

C’est un espace où rien n’a besoin d’être « réglé » tout de suite.

L’inconfort n’est pas une erreur, mais une trace d’exploration.

Un signe que je m’aventure hors du connu —

là où la curiosité et l’apprentissage se rencontrent.


La colère comme sentinelle


La colère arrive souvent la première.

Elle protège mes limites.

Elle surgit quand quelque chose en moi n’a pas été entendu —

quand j’ai trop donné de mon temps d’atelier aux autres,

ou que j’ai laissé le travail, les obligations, les attentes envahir cet espace que je tentais de préserver.


Je la vois maintenant comme une sentinelle.

Elle garde la porte de ce qui veut émerger.

Elle me ramène à moi.

Quand elle frappe,ce n’est pas un échec :

c’est un rappel.

Un signal qu’il est temps de refaire silence.


Conclusion — Entre le bruit et le silence


Je continue d’apprendre à naviguer entre le bruit et le silence,

à reconnaître les moments où l’un étouffe l’autre,

et à être attentive à mon système d’alarme intérieur —

cette colère, cette tension subtile qui me signale un déséquilibre.


La colère n’est pas un échec.

Elle est mon signal d’alarme, mon rappel à l’écoute.

Car c’est souvent à travers elle que je retrouve le chemin du silence,

et la justesse de ma propre voix.


Partie 2: le mois prochain, rester à l'affût!



 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note

Abonnez-vous pour du contenu exclusif

CONDITIONS 

politique de confidentialité et politique de cookies

Contrat de vente d'une oeuvre d'art

© 2023 par Anne-Marie Roy. Créé avec Wix.com

bottom of page