Qu’est-ce que la beauté?
- amroyart
- il y a 2 jours
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La beauté n’est pas seulement ce que l’on voit.
Elle est une expérience qui se ressent, qui se vit, qui circule — à l’intérieur et dans le monde autour de nous.
Je vous partage ici mes réflexions sur la beauté, non pas comme un ensemble de critères à atteindre, mais comme une expérience à habiter.
En tant qu’artiste en arts visuels, je navigue constamment entre ces notions. Il est facile de se perdre dans la beauté perçue par les autres, dans ce qui est jugé valable, vendable, désirable. On nous suggère des règles, des styles, des tendances à suivre — parfois au détriment de l’élan intérieur, de l’authenticité.
Comme femme, cette pression est aussi omniprésente ailleurs : sur les réseaux sociaux, on m’explique comment me maquiller, me coiffer, m’habiller, comment être « à jour ». Toujours être esthétiquement plaisante, lisible, acceptable pour le regard externe.
Peu à peu, je me rends compte que ces pressions viennent souvent d’une entité extérieure — diffuse, omniprésente — qui ne partage pas nécessairement mes valeurs.
Des attentes qui parlent de performance, de visibilité, d’adhésion, mais rarement de sens, de cohérence ou de présence à soi.
Alors une question s’impose : est-ce vraiment ainsi que je veux vivre?
Et si, au lieu de chercher à correspondre, je choisissais d’écouter ce qui résonne profondément en moi?
C’est là que la réflexion sur la beauté prend racine — non pas comme un idéal à atteindre, mais comme une manière d’habiter le monde en accord avec ce qui compte réellement pour moi.

La beauté que l’on observe
Qu’est-ce que la beauté?
La question semble simple, mais plus je l’habite, plus elle s’étire.
Il y a d’abord la beauté que l’on observe — celle qui se donne facilement aux yeux. Mais un paysage magnifique nous touche rarement par sa seule apparence. Il y a l’odeur de la nature, le bruissement des feuilles, les craquements sous nos pas, un rayon de soleil qui réchauffe les joues.
Et puis cette émotion qui monte, plus silencieuse :une forme d’admiration, de contemplation, ce moment suspendu où l’on se sent traversé par quelque chose de plus grand que soi — un émerveillement, une stupeur, un ébahissement.
Un paysage n’est pas qu’une séduction visuelle : il se vit.
La beauté commence alors comme une expérience à plusieurs niveaux — sensorielle, émotionnelle, intérieure.
La beauté que l’on habite
En y réfléchissant, je me demande si la beauté n’a pas toujours été cela : quelque chose que l’on ressent dans son corps autant que dans son regard.
Et si c’est vrai pour le monde extérieur, alors peut-être que cela pourrait aussi être vrai pour la beauté que je porte en moi.
Ma beauté, comment me la réapproprier?
Peut-être pas seulement dans le reflet du miroir,
mais dans la manière dont je me sens.
Dans la douceur d’un tissu sur ma peau.
Dans un vêtement qui me permet d’habiter mon corps plutôt que de le juger.
Dans la sensation d’être alignée, d’accomplir quelque chose qui me ressemble.
Dans la création d’une œuvre qui parle de mon vécu et qui vibre avec mon être.
Devrait-on alors parler de beauté intime, essentielle, ou simplement de l’expérience de la beauté?
Est-ce là que naît l’harmonie — non pas parce que tout est ordonné, mais parce que quelque chose est juste, aligné avec notre âme?
La beauté qui relie
Cette beauté ne vit pas qu’en soi : elle se révèle aussi dans nos liens.
Dans une conversation sincère.
Dans une présence qui n’exige rien.
Dans ces instants où l’on se sent accueilli exactement comme on est.
Peut-être que la beauté se manifeste pleinement lorsqu’elle circule d’un être à l’autre.
Est-elle alors transcendante?
Vivre le temps des fêtes autrement
À l’approche du temps des fêtes, ces réflexions prennent une teinte particulière.
Ce moment qui devrait être doux devient souvent chargé : voir tout le monde, répondre aux attentes, multiplier les présences. On finit parfois essoufflé, à chercher la magie sans avoir eu le temps de la ressentir.
Alors je me demande :peut-on vivre le temps des fêtes en beauté autrement?
Peut-être en choisissant les rencontres qui nous nourrissent vraiment.
En s’autorisant des pauses, même brèves.
En disant non quand notre corps dit non.
En laissant tomber ce qui doit impressionner pour revenir à ce qui nous touche.
Une beauté simple, imparfaite et vraie
Et si la beauté résidait dans cette simplicité :
être là où l’on respire mieux, avec ceux qui nous font du bien, dans des instants imparfaits mais vrais.
Une beauté qui ne demande pas de performance.
Seulement une présence sincère à soi — et à ce qui compte réellement.
Une harmonie entre notre environnement, notre entourage, notre corps et notre être.
Peut-être que ce que je cherche réellement, c’est une beauté harmonieuse, authentique et silencieusement transcendante.


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